Fondelli & Gast (2006) ont réalisé une revue de la littérature et recensent que 46 à 89 % des personnes autistes rencontrent des difficultés alimentaires. Fondelli (2012) montre que ces personnes ont tendance à manger trop peu varié. L’apprentissage de l’alimentation est donc une des difficultés éducatives. Que faire ?

Nous avons fait le choix de réaliser le programme des repas à l’avance, de l’envoyer aux familles avant le séjour afin qu’elles signalent des problèmes et de le donner de nouveau le premier jour du séjour. Les repas ont été pensés sur des critères de la qualité des produits, de la diversité des contenus et de la simplicité de réalisation (voir liste des repas en annexe). Deux repas (barbecue et pizza) étaient également pensés comme une activité culinaire à réaliser ensemble. Il y a eu également deux temps prévus pour l’apéritif ensemble (jour d’arrivée et veille du départ) comprenant un cubi de rosée, trois sirops – menthe, grenadine, orgeat – et deux jus de pomme en cubis. Il n’y avait pas d’alcool proposé pendant les repas. Afin de ne pas employer des serviettes en papier et éviter du gaspillage inutile, j’avais emporté 29 serviettes avec 29 ronds de serviette en bois et représentant des animaux. Les personnes ont marqué leur prénom sur leur rond de serviette.

Les familles ont réagi pour les contenus en signalant leur présence ou pas au repas.
Une famille a géré l’intégralité des repas dans son gîte, à l’exception des deux repas barbecue-pizza. Toutes les autres familles ont participé aux repas. Un enfant d’une famille, de retour à la maison, a dit à sa mère : « je veux les salades de Véronique » !

Bien sûr, cette organisation a été un défi pour moi, car je n’avais jamais réalisé cela pour un groupe de 28 personnes. Grâce à l’efficacité du staff, tout s’est bien déroulé.
Les éléments à retenir de cette expérience « alimentaire » : le principe des pique-niques (boîte de pique-nique pour chaque personne) à midi et d’un repas en commun le soir est très pertinent, car il apporte de la souplesse tant dans la gestion du groupe que dans l’autonomie de chacun. La non-prise en compte des spécificités alimentaires de chacun n’a pas été source de difficultés, car chacun pouvait réaliser sa cuisine dans son gîte et le lieu pour réaliser les achats était à 15 minutes en voiture. Pour finir, une seule famille a réalisé ce choix. La variété des repas a été appréciée par les enfants et les adultes. Un enfant a découvert la salade de fruits rouges et m’a demandé le nom des différents fruits de cette salade. C’est un détail, mais quel bonheur de voir des yeux gourmands devant une nourriture nouvelle !